Si nous parlions de l'ancrage?

L'ancrage, la notion la plus floue qui soit

Si vous lisez ces lignes, c’est probablement parce que vous êtes sur un « chemin de développement personnel ». Autrement dit, vous essayez, avec tous les outils que vous trouvez, d’être en contact avec vous-même, de mieux connaître votre corps, de mieux gérer vos émotions et de considérer votre vie d’un point de vue un tant soit peu « spirituel ». Vous avez vécu le passage de 2012, chacun à votre manière, soit en remaniant profondément votre vie, soit en ne changeant rien parce qu’il n’y avait rien à changer. Vous pratiquez probablement une discipline corporelle, yoga, qi gong, tai chi chuan… Vous vous efforcez de méditer, seul ou en groupe, et vous recherchez des alternatives à la médecine « officielle » pour votre santé. En surfant sur internet, vous lisez des articles qui vous parlent de l’ancrage, qui semble toujours vous poser problème après toutes ces années passées à travailler sur vous ! Mais pourquoi nous parle-t-on sans arrêt de cet ancrage et où est le problème ?! Aujourd’hui, je ne vous propose pas une énième pratique pour l’acquérir, je souhaite partager avec vous ma vision de la chose, à partir de mon expérience personnelle et de la compréhension que j’en ai.

"Je dépasse de ma tête"

Curieuse expression n’est-ce pas ?! C’est celle que j’ai employé pendant de nombreuses années, lorsque je ressentais une curieuse sensation dans le corps physique, et en particulier au-dessus de ma tête. Cette sensation se présentant plus particulièrement à l’occasion des fins d’années scolaires - où mon emploi du temps de jeune musicienne cumulant études et activité professionnelle était le plus chargé,- mon médecin me disait simplement que j’étais très fatiguée… Ce qui ne me satisfaisait qu’en partie. Un de mes amis musiciens avait coutume de dire quant à lui, qu’il courait derrière ses chaussures. Une adaptation éloquente de « je marche à côté de mes pompes » !

J’ai compris ce que je ressentais, la première fois qu’on m’a mesurée avec l’antenne de Lecher, et que j’ai pu « voir » les décalages énergétiques. Ce n’était que le début d’un long chemin… 

Une erreur d'interpétation?

Et si tout le problème venait d’une compréhension déformée ? Je m’explique. Toute personne engagée dans une voie spirituelle cherche à s’élever. Elever son niveau de conscience, élever sa fréquence vibratoire, élever ses pensées et son point de vue… Et cela en lien avec une notion dont nous sommes fortement imprégnés à notre insu : la Vie est ailleurs, sur un plan de conscience plus élevé. Pour faire plus court, la Vie est au Ciel. A moins d’être fermement athée et donc dans la croyance totale que seule la vie ici est réelle et que rien d’autre n’existe, vous n’y échapperez pas. Dans un recoin de notre Adn, l’information existe d’un « ailleurs »  vers lequel nous nous efforçons de retourner. Toutes les religions, toutes les sagesses évoquent cet espace de pure conscience, de pur amour, de pure lumière. Peu importe le nom qu’on lui donne, paradis, nirvana…

C’est le piège de la dualité dans laquelle nous sommes incarnés. C’est le piège dans lequel nous sommes tombés pendant très longtemps, persuadés qu’être sur un chemin de développement personnel et/ou spirituel passait par un allègement de notre part de matière. Selon les individus, cela se traduisait de différentes façons : adopter une nourriture plus « raffinée » (le végétarisme par exemple), refuser tout ce que la société apporte comme modernisme sous prétexte de ne pas se laisser entraîner dans le matérialisme, tout lâcher pour partir sur les routes en quête d’une autre vie, enchaîner les séminaires où l’on se retrouve entre gens « sur le chemin » avec qui on parle une langue commune, etc… Bien sûr, ne voyez aucune critique dans ce que je viens d’écrire, non plus qu’un encouragement à vous nourrir n’importe comment ou à vous équiper des derniers téléphone portables en 4G avec lesquels vous pourrez surfer encore plus vite sur internet ! Non. Je schématise juste le propos pour illustrer la tendance qui nous éloigne d’ici et maintenant (expression tout aussi rabâchée que le mot ancrage).

Avec le passage de l’an 2000 et, a fortiori de 2012, beaucoup d’informations nous ont été données, qui ont fait évoluer notre vision des choses. S’il ne faut en retenir qu'une, c’est celle qui dit que nous n’avons pas à nous « élever », mais que nous devons intégrer le plus possible de nos fréquences supérieures dans le plan physique et matériel, - autrement dit que le Ciel est en nous et non pas quelque part à l’extérieur de nous,  et que nous devons chercher à le manifester dans notre vie quotidienne.

En faisant cela, évidemment, nos fréquences s’élèvent (comme s’élève la fréquence de la Terre et de tout ce qui vit à sa surface). Non pas parce que nous perdons de la densité, mais parce que nous modifions la structure de la densité. J’aime à employer l’image du génie enfermé dans la lampe magique. La lampe est petite, quelconque, mais si on la frotte, on en fait jaillir un génie immense dont on se demande comment il peut tenir dans un si petit espace… La lampe, c’est nous, notre corps physique, le génie, c’est nous également, dans une autre réalité dimensionnelle qui cherche par tous les moyens à « descendre » dans la densité pour créer, expérimenter, ressentir… VIVRE ! 

Créer et offrir

Alors, comment conjuguer l’expression être ancré ? En vivant. Tout simplement. Méditer sur l’ancrage, rechercher la conscience de notre hara (de notre deuxième chakra), chanter des mantras, pratiquer la respiration de l’infinité ne nous servira pas à grand-chose tant que nous continuerons à nous extraire du courant de la vie. Cela ne veut pas dire qu’il faut faire violence à notre personnalité et lui refuser toute intériorité. Cela veut dire qu’il faut accepter de jouer notre partition comme un musicien dans un orchestre ou un chanteur dans un chœur. Rendez-vous compte, nous sommes un orchestre de 7 milliards de musiciens ! Nous avons le choix d’une épouvantable cacophonie ou d’une époustouflante harmonie ! Et la partition n’est pas écrite, c’est nous qui la créons, à chaque instant ! Il ne s’agit pas de création artistique ou artisanale, il s’agit de la création de notre propre vie et de son offrande au monde.

Le maraîcher qui cultive ses fruits et ses légumes, en lien étroit avec les saisons, la pluie, le gel, le soleil, et qui vient sur le marché nous les vendre, participe à une création avec la Terre et ses éléments. La conversation qui ne manque pas d’accompagner la vente de ses produits est elle-aussi une création. Une création de relation, de lien entre des êtres humains animés par le même désir, avoir à manger des produits naturels et savoureux.

 

Le gros producteur qui cultive des fraises hors sol, sous serre, nous offre lui-aussi sa création. Si elle vous paraît distorsionnée, vous pouvez la refuser. Posez simplement un regard neutre sur elle en reconnaissant une expérience de la dualité, cela vous évitera de vous déconnecter alors même que votre désir d’une alimentation produite en terre est motivé par une recherche de lien avec la Terre (ancrage !). Et puisqu’on vous offre une création, recevez le cadeau, sans arrière-pensée. Peut-être avions-nous besoin de manger ce fruit créé en laboratoire pour savoir à quel point une fraise peut-être bonne, lorsqu’elle est le fruit de la terre et du soleil ?... Cela donnera l’occasion à certains de créer un mouvement pour sauver la culture des fraises. Ce qui entraînera la création d’un autre mouvement plus vaste de protection du monde végétal et de prise de conscience que ce monde végétal est un véritable peuple, participant lui aussi à la création… Et ainsi de suite.

Aligner le moi inférieur et le Moi supérieur

On a coutume de parler de moi inférieur et de Moi supérieur pour nommer le petit je (l’ego), et le grand Je. Parvenir à un meilleur ancrage, c’est aligner le moi inférieur et le Moi supérieur, afin que les informations circulent de l’un à l’autre. C’est s’autoriser à vivre pleinement ses émotions (à travers son hara et son plexus solaire) et à écouter ses intuitions. C’est donner à chaque plan de son être le rôle qui est le sien, sans qu’aucun ne domine l’autre. C’est accepter de venir à sa propre rencontre dans l’expérience de la densité, de la vie dans la matière. De la même manière que des heures passées en méditation ne nous ancreront pas, une trop grande agitation, une surabondance d’activité peut masquer une fuite de notre propre réalité. Il nous faut donc tâcher d’accorder une juste place aux quatre plans de notre incarnation : physique, émotionnel, mental et spirituel. Vu sous cet angle, c’est le travail d’une vie. C’est aussi notre raison d’être ici à ce moment de l’histoire de l’humanité, pour participer à l’ancrage de la Nouvelle Terre. 

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Commentaires: 2
  • #1

    cath.fraile (vendredi, 18 juillet 2014 22:12)

    Cette évocation de l'ancrage au travers de l'expérience personnelle permet d'apporter des éléments d'information différents et vivants ! Cela donne envie d'en savoir plus ! merci pour cette parenthèse....

  • #2

    catherine (jeudi, 20 novembre 2014 21:12)

    Très interessant... et belle "image" que celle de la fraise :) et des différentes "créations" qui s'offrent à nous et ...que nous expérimentons chaque jour ! Merci !